Pour aborder les récits de vie des Anishinabeg,
le chef de la communauté de Kitigan Zibi,
Gilbert Whiteduck, nous convie à suivre
son enseignement sur le territoire. Le chef Whiteduck nous
rappelle aussi que l’appartenance à un lieu
oblige à une attitude responsable et entraîne le devoir de
s’en occuper. Dans ce module, d’autres entretiens présentent les familles
algonquines qui ont peuplé
ce territoire et nous offrent une incursion
à la toponymie des lieux. Un hommage bien senti
est également rendu à ce peuple qui travaille
avec l’écorce des arbres.
Sur
l’île de Canard Blanc
Avec Gilbert Whiteduck
et la
communauté de Kitigan Zibi Anishinabeg
Gilbert Whiteduck, chef de la
communauté de Kitigan Zibi Anishinabeg, nous enseigne l’étendue de leur
territoire.
Les Anishinabeg n’ont jamais cédé
leur territoire, d’où l’importance d’établir des relations harmonieuses avec
les municipalités
et les MRC. Les aînés guident les
actions à entreprendre
et la protection de l’eau fait
partie de ces gestes. En août 2011, l’aîné de Kitigan Zibi William Commanda est
décédé à l’âge
de 97 ans. Ce chef spirituel des
Algonquins a consacré sa vie
à la réhabilitation des droits
ancestraux des Autochtones. Ojigkwanong, de son vrai nom, comparait l’eau au
sang qui coule dans nos veines. L’eau est le sang de la « mère terre »
qu’il faut préserver. Le poteau
planté sur l’île de Canard Blanc démontre la présence toujours vivante du
peuple anishinabeg
et son engagement.
Rocher Manitou
Avec
Gilbert Whiteduck,
la communauté de Kitigan Zibi Anishinabeg et Jean-Guy Paquin
Les gens du lac Simon ont toujours reconnu le site
du Rocher Manitou comme un lieu spirituel. Les Amérindiens
partaient d’Oka pour aller sur leur territoire de chasse
dans les Laurentides. Circulant par voie d’eau, ils
passaient par ici pour faire une halte et probablement déposer des offrandes
pour avoir une bonne récolte. Il y a très peu de sites
rupestres
au Québec. Les pictogrammes sur ce rocher apparaissent comme
un récit d’une légende ou d’une prophétie. Les manitous vivent dans ce rocher
et le préservent…
Le
grand-père de Chouchou
Avec Anita Tenasco
et Rose McDougall
Le père de la mère d’Anita
Tenasco s’appelle Peter Buckshot.
Il est né en 1917 et sa propre
mère est morte alors qu’il n’avait
que 5 ans. Il s’est débrouillé
seul et a fait la trappe sur les rivières du Lièvre et de la Petite Nation
ainsi que dans le territoire
de l’actuelle réserve
Papineau-Labelle. Au début, il y a très peu
de populations non autochtones,
puis les Blancs colonisent
la région. Le territoire des
Amérindiens se réduit petit à petit.
La
« dam » à Tanascon
Avec Anita Tenasco,
Jean-Guy-Paquin
et
Roselyne Bernard
Louis Tanascon, né en 1854, épouse Marie-Louise Fournier
à Duhamel. Elle meurt très jeune. Ils auront deux filles :
Alexina
et Valmire. Cette dernière épousera Émile Simon,
petit-fils de Simon Kanawato. Tanascon acquiert un terrain
le long de la rivière de la Petite Nation et la compagnie
forestière, avec son autorisation, y établit un barrage. Il en sera le gardien.
Louis Tanascon est très impliqué dans la communauté. Il guide,
il fabrique des canots et travaille à l’ouverture des chemins
pour faciliter l’accès au village. Avec Hyacinthe Canard
Blanc,
il a été un des premiers à développer Duhamel. Il meurt en
1948.
Présence
amérindienne au lac Simon
Avec Anita Tenasco
et Jean-Guy-Paquin
Simon Blanc dit Kanawato est né à
Grand Portage
sur le lac Supérieur ; il
appartient à la nation des Cris. Il est adopté par Charles Kanawato (un
Iroquois) qui l’emmène à Oka
où il sera baptisé sous le nom de
Simon. Vers 1820, il s’installe
avec son épouse Marie Anne
Otajawadjiwanokwe
(une « Outaoise ») et sa famille
sur le territoire de la Petite-Nation. Simon devient un patronyme et tous ses
enfants porteront
son nom. Sa fille, Louise Simon,
épouse à Oka Amable Canard Blanc (Nipissingue) et le couple s’installera dans
l’île de Simon Kanawato en 1861. Une belle histoire de métissage.
Fureter les patronymes
pour saisir le territoire
Avec Jean-Guy Paquin
Fasciné par la méconnaissance qu’ont les gens de la région
sur les Amérindiens qui vivaient ici, Jean-Guy Paquin
cherche
à reconstituer l’histoire de ces familles qui ont fréquenté
le territoire et qui sont encore présentes. Beaucoup de noms
se sont perdus… Il recherche alors des traces dans le
paysage humain et naturel. Il a trouvé des photos, il a recueilli
des témoignages et il a identifié des objets fabriqués
par ces Amérindiens. Avec les noms, il compose un portrait
fort éloquent de leur patrimoine.
Honorer
l’écorce de bouleau
Avec Patrick Gravel
On devrait honorer le bouleau car c’est par lui que le
peuplement s’est fait au Québec. L’histoire de cette écorce est liée à la
mémoire de William Commanda. Pendant qu’il faisait un inventaire
dans la forêt avec son frère, Patrick Gravel apprend
que le grand-père Commanda est malade. Les deux frères
recherchent alors un arbre pour en recueillir l’écorce,
une écorce forte qui ne se s’effrite pas. Lorsqu’ils ont
trouvé
le bon arbre, ils se mettent au travail pour préparer
l’écorce
si convoitée. Durant leur travail, les frères Gravel
ont senti la présence de William Commanda.
Les
paniers d’écorce
Avec Patrick Gravel
Lors d’un voyage dans le parc de
la Vérendrye, Patrick Gravel
est initié par la famille Wawatie
qui ouvre l’Académie Kokomville. Il s’est intégré à un groupe et il a appris à
arranger l’esturgeon,
à faire la trappe tout en apprivoisant la médecine traditionnelle… C’est
là qu’il a appris comment faire le fameux panier étanche…