Le territoire consiste en une immense pénéplaine
au relief montagneux, appelé plateau laurentien,
lequel est découpé par d’étroites vallées, au relief plat
ou ondulé, orientées du nord au sud et débouchant
dans la plaine outaouaise. Cette plaine, en pente
vers le sud, est surtout formée de terrains très plats parmi
lesquels émergent des îlots de collines rocheuses. À plusieurs endroits de la
plaine, au-dessous du niveau de 60 mètres, on note des formes particulières de
relief dues à des glissements de terrain
dans les dépôts argileux. Ces glissements
se sont produits tout au long de la rivière des Outaouais
alors qu’elle occupait un lit beaucoup plus large que maintenant.
Tandis que se façonnaient les paysages
outaouais, les conditions physiques se mettaient en place pour accueillir les
premiers habitants du territoire. Des millénaires de présence humaine précèdent
l’enracinement définitif des colons. La présence autochtone est attestée par
des artefacts mis au jour dans les vallées de la Petite-Nation et de la Lièvre.
Certains révèlent une occupation dès la fin de la période Archaïque. Plusieurs
campagnes de fouilles se déroulent dans la région, par exemple : au site
de North Nation Mills à Plaisance, le long de la rivière des Outaouais dans le
cadre du projet de stabilisation des berges, au Parc national de Plaisance et aussi
lors de la construction de l’autoroute 50. Toutes ces recherches archéologiques
ont permis de mettre au jour une quantité impressionnante de matériel
préhistorique ainsi qu’un excellent répertoire d’artefacts de la période
historique révélant la culture matérielle des occupants ainsi que des vestiges
industriels. Un terrain propice aux activités humaines qui s’y sont déployées
depuis plus de six millénaires.
Une
histoire « d’isotasie »
Avec Paul-Gérard Lajoie
Paul-Gérard Lajoie est agronome et pédologue. Il analyse les
sols du Québec pendant de nombreuses années,
et notamment les terres agricoles de la région de l’Outaouais.
Pendant des décennies, il cherche, avec ses confrères du ministère de
l’Agriculture du gouvernement canadien, à comprendre pourquoi il existe des
couches d’accumulation de sable limoneux
en surface dans certains endroits. La réponse ne tient pas
dans les livres ; il lui a fallu observer, faire des
rapprochements
et user de son jugement…