On entend parler de tous les temps, des temps secs
et des temps chauds, des états d’âme et des moments
de repos, des corvées de travail qui se terminent
en festin et des histoires de pêche à n’en plus finir…
Les loisirs au bord de l’eau favorisent les rencontres entre
les familles de la région et les touristes.
Un souffle de villégiature s’étend
sur ce territoire accueillant.
Une manière de vivre avec le tourisme
Avec Jean-Paul Strasbourg, Guirande
Lalonde-Strasbourg et André Beaulieu
Jean-Paul Strasbourg arrive au
lac Schryer à Montpellier à l’âge de 3 ans. Aujourd’hui, à 90 ans, il y
est encore
et sur la terre familiale. Son
épouse Guirande, née Lalonde,
est née au lac Schryer et a été
élevée dans une famille
de dix enfants. Selon André
Beaulieu, un ami des Strasbourg,
sa famille et lui sont arrivés
comme villégiateurs et il sait apprécier la débrouillardise de ses voisins.
Avec la génération de Jean-Paul
et de Guirande, on assiste à une
société de service,
tout est là pour l’entraide, bien
élever les enfants et être disponible à toute heure. Bien longtemps, monsieur
Strasbourg a été le gardien des clés des gens du coin
et en plus, la famille
distribuait le lait, les œufs, la crème et le pain…
L’âge n’arrête pas ce couple qui
a eu huit enfants.
Du pur plaisir à l’auberge
« Mon Chez-Nous »
Avec Louise
Schmidt
La pomme ne tombe jamais bien loin de l’arbre. Louise
Schmidt vient d’une famille d’hôteliers et une troisième génération d’hôteliers
naît dans les années 1950. L’auberge restera ouverte jusqu’en 2009, année où le
bâtiment part en fumée…
Le dynamisme à Lac-des-Plages est associé à cet hôtel
qui a mis sur pied une riche programmation. Des orchestres
viennent animer des soirées dansantes. Il y a des fêtes thématiques comme
« élection du maire du bord-de-l’eau » ou les dimanches
de course en
canot… Et si on parle de motoneige, Louise Schmidt a plus d’une anecdote à
raconter avec toute cette visite emmitouflée.
Les Legault… tout un club !
Avec Conrad Legault
Pour Conrad, la pêche commerciale
s’est faite surtout
avec la barbotte. Son père la
pêchait et les jeunes Legault
la préparaient pour la mettre en
baril avec de la glace. Au début,
on vendait cela sur le marché de
Montréal, puis les prix à la baisse ont forcé Omer, son père, à vendre à
Ottawa. Ils ont aussi vendu
des cuisses de grenouille jusqu’à
ce que le marché asiatique
les force à se retirer. Les
autres pêches à petite échelle
étaient le doré, le brochet et un
peu d’esturgeon.
Il y avait sur la presqu’île un
club sélect : le « Black Bay Duck Club ». Son père y était guide
et tous les garçons Legault y sont passés…
Et des canards,
il y en
avait !
La tradition des courses de canot !
Avec Gilles Carrière, Yvonne Carrière-Theriault et Léa Carrière
À Duhamel, au lac Long (qui deviendra le lac Gagnon),
dans les années 1940, une course annuelle fort courue
devient le prétexte d’une véritable fête :
« Les régates de canot d’écorce ».
Les Carrière se font remarquer dans cette course.
Et bientôt
tous les frères Carrière se distinguent par leur habileté. Les jeunes sont
aussi élevés dans cette tradition.
Guider le tourisme
Avec Gilles Carrière, Yvonne Carrière-Theriault et Léa Carrière
La villégiature commence dans les
années 1940 à Duhamel
et au lac Simon. Des
propriétaires américains avaient des chalets
et Émile Carrière guidait les
touristes à la pêche
tout comme à la chasse. Les
ruisseaux et les rivières débordaient
de bons poissons, de la truite
grise et de la truite rouge.
Gilles Carrière nous raconte les
retours d’école
alors qu’en dix minutes,
les
jeunes atteignaient leur quota
de pêche… Son père trappait aussi
et il l’aidait à « pleumer »
les bêtes, les monter sur des
moules de bois
puis faire sécher les peaux, les
saler et les gratter. Le castor était une espèce très
convoitée sur le marché.
La villégiature dans la région
Avec Raymond Whissell
Après la Deuxième Guerre mondiale, les gens de la ville
s’ennuient et commencent à fréquenter les lacs et les cours d’eau de la région.
Une véritable récompense. Plusieurs éléments ont contribué
à l’essor touristique dans la région : la prospérité des
années 1950, les transports plus accessibles et les voitures moins rares.
Les jeunes prennent un plaisir fou à se retrouver au bord de
l’eau
et la baignade est une activité sociale…